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Gauchebdo - N° 9 / 29 février 2008 - Ouverture des magasins : loi raisonnable acceptée - Refus de l'initiative pour le paysage - Le Jura ne dit plus non aux avions - Parti ouvrier et populaire jurassien
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 Gauchebdo - N° 9 / 29 février 2008 - Ouverture des magasins : loi raisonnable acceptée - Refus de l’initiative pour le paysage - Le Jura ne dit plus non aux avions

mardi 4 mars 2008

Les Jurassiens ont tranché, avec un score plus net que prévu (55,5 %), sur le problème des ouvertures des magasins. Et dans le bons sens : ils ont accepté la loi unifiant les horaires sur le plan cantonal (jusqu’à 18 h30 en semaine et 17 h le samedi). Si le vote a été particulièrement net à Delémont (69 %) et dans les communes proches, la loi a aussi été acceptée par la majorité des communes de chacun des trois districts. L’opposition est surtout venue de la région de Bassecourt (68 % de non dans cette commune). Cela s’explique par les heures d’ouverture larges qui y sont pratiquées. C’est là que se trouve le principal centre commercial du canton. Ce centre Coop avait d’ailleurs accueilli, juste à l’entrée et à l’abri, un stand des référendaires, alors qu’elle interdit d’autres récoltes de signatures, même plus à l’extérieur, arguant qu’elle refuse toute activité politique sur son terrain.

Une coalition hétéroclite

Dans le comité favorable à la loi, on trouvait les syndicats et les partis de gauche, mais aussi les unions de commerçants de Delémont et de Porrentruy et … l’UDC ! Les magasins Migros du canton ont également signé l’appel et une partie du personnel portait le badge du oui pendant le travail. Il est vrai que Migros n’est pas implanté à Bassecourt, et qu’à Delémont, les nouveaux horaires sont un peu plus larges que ceux pratiqués jusqu’ici par la commune (plus d’obligation de fermer une demi-journée pendant la semaine et une heure de plus le samedi). Face à cette coalition hétéroclite, il y avait le PDC, les radicaux, la Chambre de commerce et d’industrie et l’Association des commerçants de Bassecourt. Certains de ces opposants ont mal digéré leur défaite et ont parlé de « conservatisme » et de « manque d’ouverture » des Jurassiens. Le président du comité référendaire a même qualifié le vote delémontain de « stalinien »(sic) !

Un aérodrome dans les bocages ?

Les Jurassiens ont en revanche refusé l’initiative « pour la protection des paysages bocagers ». Rappelons qu’à l’origine de cette initiative, il y avait l’opposition au projet d’aérodrome de Bressaucourt, près de Porrentruy. Même si le Tribunal fédéral a jugé que son éventuelle acceptation n’empêcherait pas la réalisation du projet, la campagne a beaucoup porté sur ce thème. La gauche et les organisations de protection de l’environnement sont évidemment déçues du résultat (58 % de non), mais constatent que l’initiative a déjà eu au moins une conséquence positive : le gouvernement a enfin mis en consultation une Loi sur la protection de la nature qu’on attendait depuis très longtemps.

Une autre consolation est le vote de Bressaucourt. Il y a quelques années, la commune avait accepté de justesse de permettre la construction de l’aérodrome. Entre-temps, sa population a pris connaissance d’un projet précis et elle a accepté l’initiative (55 % de oui), montrant ainsi son opposition actuelle.

Votations fédérales : déception

Sur le plan fédéral, le Jura n’est plus ce qu’il était. Alors que le canton acceptait en 1989 la suppression de l’armée, et en 1993 l’initiative contre les F/A 18 (à 69 %), il ne s’est pas montré solidaire des régions fortement touchées par le bruit infernal de ces avions. Il a refusé l’initiative Weber (57 % de non). Seul le district des Franches-Montagnes l’a acceptée (51 %). Plus satisfaisant a été le résultat concernant le réforme de l’imposition des entreprises, avec 57,3 % de non, soit le troisième score cantonal, après Bâle-Ville et Neuchâtel.

Jean-Pierre Kohler